Eté 2018, un ami m’appelle pour me dire qu’il connait une rivière aurifère et me convie sur ce lieu secret dans le sud de la France. Donnant sur le confluent d’une rivière et d’un ruisseau asséché, nous voila dans son lit à contempler des paillettes de mica, l’effet était magique mais ce n’était pas l’or espéré. Nous continuâmes cependant à prospecter sur le bord de la rive quand mon pied heurta une forme arrondie. Je la saisis et ma première impression fut un objet de type crânien, noueux et torturé, puis en le pivotant, comme une forme d’oreille se dévoila. Après avoir essuyé la gangue de terre qui l’emprisonnait, une voix me dit dans ma tête « VANNNGOGH ». Sur le chemin du retour, dans un virage, des giroles jaunes étincelantes apparurent puis toute une colline de giroles et nous voilà donc avec notre or ! Le soir, je plaçais l’artefact sur le haut de ma bibliothèque afin qu’il séchât. Quelques semaines plus tard ma compagne passa me voir à mon bureau et me demanda quelle était cette étrange chose, je lui répondit sur le même ton du flash dans ma tête « VANNNGOGH », je me mis à chercher plus d’informations sur Vincent et ce fut l’escalade de signes jusqu’au tableau de la nuit étoilée, ainsi que la découverte d’un nouveau mot « pareidolie ».Découverte 130 ans après l’incident de l’oreille de 1888, je me pris à restaurer cette sculpture organique naturelle en « Voult de Van Gogh », à savoir: nettoyage scrupuleux, quelques ablations des excroissances, finition par laquage de vernis fixateur mat et pose sur son socle de présentation. L’histoire ne s’arrêtât pas là !, je louais un atelier pour réaliser mes inventions dont le propriétaire habite juste à côté, dans une demeure de 1888. Je lui parlais de l’objet et de la coïncidence avec sa maison. Quelque temps plus tard, lors de mon passage chez lui à l’improviste muni du Voult, nous étions sur sa terrasse devant la façade de 1888, il était habillé d’une toge blanche, s’étant rasé il avait une trace de sang sous l’oreille, ce qui nous fit rire et boire.